L'eugénisme en médecine dit "positif" et introduction aux différents débats...


Pour tenter de vous expliquer l'eugénisme en médecine nous allons d'abord vous faire une contextualisation du sujet, puis nous allons vous parler des modes eugénistes pratiqués en médecine grâce à des notions de génétique et enfin nous terminerons par évoquer les différents débats éthiques que soulèvent ces pratiques.


-> Quelques rappels historiques et progrès scientifiques XXème XXIème 


Au XXème siècle, les découvertes scientifiques ont permis la progression du savoir et des biotechnologies. Celles-ci sont corrélées aux nouveaux besoins militaires qui ont été propices aux avancées et/ou accélérations de la Médecine. La Première Guerre Mondiale (1914-1918) mais surtout la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) et sa dissuasion nucléaire mis en acte lors des bombardements des deux villes Japonaises : Hiroshima et Nagasaki ou encore les progrès sanitaires tel que les travaux de Pasteur et Koch ont permis d'identifier l'origine de nombreuses maladies, de les prévenir et de fabriquer des traitements médicamenteux efficaces contre ces maladies tels que l'arrivée des antibiotiques autour de 1950/1960.


Par ailleurs, tout ceci a permis de prolonger la durée de vie des individus atteints de maladies incurables ou encore  de les guérir de maladies dangereuses et mortelles.
Ces progrès n'étant pas sans risques, des problèmes de Bioéthique  furent posés.  Aussi, dans cette partie nous allons nous intéresser  notamment aux avancées de la médecine en génétique de la  fin XXème siècle, début XXIème siècle.

- Dans le cadre de la Procréation Médicalement Assistée, l'amniocentèse est une technique qui remonte aux années 1950 lorsque le médecin Douglas Bevis effectuait des recherches et analysait des échantillons de liquide amniotique. Les résultats issus de ces tests ont été publiés en 1961. Elle est alors établie en 1972.
- L'insémination artificielle a été réalisée pour la première fois en Écosse mais ce n'est qu'au début du XIXème siècle que les premières inséminations artificielles intra-conjugales sont réalisées en France.
- Le diagnostic préimplantatoire a été réalisé pour la première fois en 1978 dans une maternité de Manchester. Louise Brown, le premier bébé éprouvette venait de naître. Les scientifiques avaient réussi à féconder in vitro un ovule par un spermatozoïde, puis à mener à bien la grossesse en implantant l’embryon dans l’utérus de la mère.
- En 1992, l'injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) est mise au point à Bruxelles. Ce ne sera que deux ans après qu'un bébé sera conçu par injection intracytoplasmique de spermatozoïdes.
- La médecine prédictive est une expression qui a été popularisée vers 1993/1994 par Jacques Ruffié, un hématologue, généticien et anthropologue français qui a publié en 1993 le livre Naissance de la médecine prédictive. Ceci désigne les capacités nouvelles de la médecine à prévoir en génétique, les pathologies qui pourraient affecter le futur enfant (cf diagnostic prénatal).



->Introduction à la génétique

Tout d'abord, comme l'a écrit Francis GALTON dans Heradity Genius , l’Eugénisme “ne naît pas de la génétique mais il en favorise l’avènement.


En quoi consiste l'expression du patrimoine génétique ?
Tout d'abord qu'est-qu'un phénotype et qu'est-ce que le génotype d'un individu ? 
On appelle phénotype l'ensemble des caractères observables d'un individu et génotype l'ensemble des allèles d'un individu. L'information génétique que portent les gènes est localisée dans le noyau des cellules et commandent les caractères observable d'un individu. Le phénotype résulte alors d'une grande partie de l'expression du génotype.
Un gène est une portion d'ADN, précisément localisée sur un chromosome donné et portant une information génétique déterminant un caractère héréditaire. L'information portée par le gène peut exister sous plusieurs formes : les allèles. 
Un allèle est une version variable d'un gène. Au sein d'une même espèce, le génome d'un individu est différent d'une personne à l'autre. Ceci est alors dû à l'apparition de mutations qui sont des variations de la séquence nucléotidique. 
La molécule d'ADN est une molécule formée de deux chaînes constituées chacune d'une série de nucléotides liés les uns les autres. Ces deux chaînes sont enroulées l'une autour de l'autre formant une double hélice. Les nucléotides qui constituent ces doubles hélices sont associés par paire Adénine-Thymine et Cytosine-Guanine (A-T et C-G). Ceux-ci sont opposés, alors l'Adénine sur une chaîne va s'associer à la Thymine sur l'autre chaîne. L'ADN est porteur de l'information génétique notamment la séquence nucléotidique que nous venons de citer juste au dessus.



Qu’est-ce que la transcription ? 
- La transcription est la synthèse d'une molécule d'ARNm à partir du brin transcrit ou matrice d’ADN. Elle a lieu dans le noyau.
L'ARNm est une molécule d’un simple brin constituée d'une séquence de nucléotides complémentaires de la séquence de la matrice, l'uracile remplaçant la thymine.
- La transcription est la synthèse d'un polypeptide, chaîne d'acides aminés dont la séquence est déterminée par l'ARNm, donc par le gène.
La correspondance entre l'ARNm et le polypeptide est le code génétique.
Le code génétique est universel, redondant et non ambigu.
- Un phénotype macroscopique résulte de processus biologiques gouvernés par plusieurs gènes. La mutation d'un gène peut altérer ce phénotype.
Un phénotype peut donc correspondre à plusieurs génotypes.
Avec toutes ces connaissances l'Homme à la capacité de créer un individu comme il le souhaite et dans un cadre de l'eugénisme "parfait". Si celui-ci réussi à modifier et créer des mutations génétiques, il pourrait aboutir à la création d'un « humain parfait ».




-> L'eugénisme en médecine

Actuellement, grâce aux progrès de la médecine la sélection naturelle ne s'applique plus à l'Homme puisque l'Homme à réussi à adapter l'environnement à lui.
Ce qui est qualifié d'eugénisme positif aujourd'hui est l'intervention de la médecine lors de la création d'un individu. 
Par exemple, l'avortement thérapeutique peut être considéré comme une forme d'eugénisme positif (hormis les cas d'agression sexuelle qui aboutissent à une grossesse) puisqu'il empêche de faire un enfant ayant des anomalies importantes pouvant endommager le futur individu. De nombreuses pratiques médicales peuvent être qualifiées d'eugénistes.
En effet, de nos jours les futurs parents sont souvent confrontés à des enjeux éthiques. Il faut savoir que ce n'est pas la forme mais le fond qui est eugéniste. Le choix des parents est eugéniste.
Pour cela, nous allons analyser les formes d'eugénisme dit "positifs" qui peuvent exister (ou être qualifiées) dans le domaine médical particulièrement en médecine prédictive et la procréation médicalement assistée.
Il existe plusieurs formes de type d'eugénisme "positif" tel que l'avortement (I.V.G.) qui permet de contrôler les naissances (cf partie sur l'eugénisme positif au Japon) et l'avortement thérapeutique (I.M.G.) ou encore la procréation médicalement assistée (P.M.A).


 LA PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE

La procréation médicalement assistée (P.M.A.) est l'ensemble des traitements et techniques qui
prend en charge les mères ou pères infertiles désirant des enfants.
Le côté eugéniste c'est que l'on choisit un donneur ou une donneuse qui ressemble le plus aux parents de façon à ce que le futur enfant leur ressemble. 
Les parents, peuvent avoir un choix éthique sur leur(s) futur enfant(s) :
“Dans tous les cas, le matching recherche la plus grande ressemblance physique entre les donneurs et la patiente et son partenaire, en vue de faciliter l’intégration de l’enfant futur au sein de la famille. Allant dans ce sens, la loi en vigueur en Espagne stipule que la responsabilité du choix des donneurs correspond à l’équipe médicale, laquelle doit veiller à la garantie de la plus grande ressemblance possible quant au phénotype et à l’immunologie entre le donneur de et la femme réceptrice et/ou son partenaire. La question est résolue : dans le cas de femmes célibataires, on recherche un donneur remplissant le mieux les critères de ressemblance physique de la femme. Dans le cas d’une femme avec partenaire, le donneur est choisi selon les traits physiques du partenaire, que ce soit un homme ou une femme. » 


Les différentes techniques qui constituent la procréation médicalement assistée sont les suivantes (celles-ci sont en réalité en lien les unes avec les autres). 
Par ailleurs ces techniques entraînent des problèmes éthiques car certaines dérives peuvent être envisagées (sélection des embryons en fonction du sexe, de certains gènes...) :

La stimulation ovarienne
Nous avons recours à la stimulation ovarienne lorsqu'il y a absence d'ovulation (anovulation) ou d'ovulations rares de qualité médiocre (dysovulation). La stimulation ovarienne consiste à augmenter la production par les ovaires du nombre de follicules matures, et ainsi obtenir une ovulation de qualité.

L'insémination artificielle



Elle est la méthode de procréation médicalement assistée la plus utilisée, notamment pour les problèmes d'infertilité masculine et de troubles de l'ovulation. L'insémination artificielle consiste à déposer du sperme dans l'utérus de la femme. L'insémination artificielle est très souvent précédée d'une stimulation de l'ovulation.


La fécondation in vitro et fivete
La fécondation in vitro (FIV) est une fécondation qui a lieue à l'extérieur du corps humain . Celle-ci est conseillée aux femmes ayant un cycle d'ovulation perturbé et une obstruction des trompes ainsi qu'aux hommes ayant un nombre insuffisant de spermatozoïdes mobiles. 
Il s'agit de mettre en contact des ovocytes et des spermatozoïdes en dehors de l'organisme (in vitro), afin d'obtenir l'ovulation. Pour arriver à cette fécondation, il faut avoir injecté l'hormone chorionique gonadotrope humaine (hCG= hormone produite au cours de la grossesse de la femme fabriquée par l'embryon). L'embryon obtenu est transféré dans l'utérus de la mère.



L'injection intracytoplasmique de spermatozoïdes 
L'injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) est une autre technique de fécondation in vitro. Elle consiste en une micro-injection d'un spermatozoïde dans le cytoplasme d'un ovocyte mature à l’aide d’une micro-pipette. Cette technique peut être indiquée en cas d’échec de fécondation in vitro (FIV) (ou lorsqu’un prélèvement dans le testicule est nécessaire pour avoir accès aux spermatozoïdes).

-> En cas d'échec il existe une seule et dernière technique pour avoir un enfant : l'adoption.

L'adoption


L'adoption est le dernier recours possible pour avoir un enfant si les techniques précédentes échouent. L'adoption consiste à accueillir un fils ou une fille non biologique (=naturel) à la suite d'un jugement. L'adoption peut aussi avoir une orientation eugéniste dans le choix des parents sur l'aspect d'un point de vue éthique de leur enfant. Aux Etats-Unis, il existe des sites d'adoption en ligne avec des catalogues d'enfant.
Certains parents choisissent même des enfants avec des critères bien précis.



 LA MÉDECINE PRÉDICTIVE (et préventive)



La médecine prédictive est la science qui permet d'empêcher ou de retarder le développement de certaines pathologies comme le diabète. Le médecin étudie les facteurs de risque d'apparition de certaines maladies avant que celles-ci ne surgissent. C'est pourquoi, à notre époque, elle prend toute son importance.
En effet, grâce à la mise en évidence de certains antigènes (toute substance ou élément susceptible de déclencher une réaction immunitaire spécifique) il est possible de prévoir si un patient présentera ou non une pathologie. Le dépistage des maladies chromosomiques, comme la trisomie 21 entre autres, fait partie également de la médecine prédictive. L'examen qui consiste à dépister ces maladies est l'amniocentèse. Celle-ci consiste à prélever 20 ml de liquide amniotique par ponction abdominale. Celle-ci est localisée au niveau de la cavité amniotique là où se développe le foetus.

La médecine prédictive est une forme d'eugénisme puisque l'on peut s'interroger sur les pathologies qualifiées de malformation. Cette notion de prévention, peut être qualifiée d'eugéniste mais "positif". Il est en effet possible d'avertir les futurs parents, avant la naissance de leur enfant, des éventuelles pathologies possible que peut développer le foetus au cours de la grossesse.

Il existe plusieurs formes de type d'eugénisme "positif" tel que : l'avortement (I.V.G.) qui permet de contrôler les naissances (cf partie sur l'eugénisme positif au Japon) et l'avortement thérapeutique (I.M.G.) ou encore la procréation médicalement assistée (P.M.A).
Pour cela, nous allons analyser les formes d'eugénisme dans le domaine médical (principalement la médecine anténatale).

L'amniocentèse
L'amniocentèse consiste à prélever du liquide amniotique par ponction abdominale Elle permet le dépistage anténatal des anomalies chromosomiques par l'étude du caryotype des cellules fœtales, l'étude de l'A.D.N. et la mesure de certaines enzymes. Les dépistages les plus souvent effectués sont ceux de la trisomie 21 et de l'hémophilie.

Le diagnostic prénatal


Le diagnostic prénatal ou dépistage anténatal (D.A.N.) est le diagnostic qui consiste à détecter avant la naissance les pathologies qui pourraient toucher le futur enfant. 
Ce dépistage est composé de différentes techniques permettant ainsi de préparer la naissance et la prise en charge précoce d'un enfant porteur d'une anomalie compatible  avec la vie.

Le diagnostic préimplantatoire


Le diagnostic préimplantatoire (DPI) permet de détecter la présence d'éventuelles anomalies génétiques ou chromosomiques dans les embryons conçus après fécondation in vitro. L'objectif de ce diagnostic est de différencier les embryons atteints d'une maladie génétique et de ceux qui ne sont pas atteints d'une maladie génétique.



L'avortement thérapeutique ou interruption médicale de grossesse (I.M.G.) est un processus qui consiste à interrompre une grossesse à la suite d'un diagnostic prénatal où l'on constate une anomalie grave. Seulement, le choix de conserver l'enfant revient aux parents et non aux médecins. Les médecins laissent entièrement le choix aux parents tout en les mettant en garde sur les conséquences possibles de cette pathologie. 
L'avortement est l'interruption volontaire d'une grossesse (I.V.G.).  Ceci est une forme d'eugénisme puisqu'il a la capacité de contrôler les naissances sans mettre en péril l'éthique.



->Débats éthiques que soulève ces pratiques (introduction à l'article sur les différents débats que soulève l'eugénisme)



- La médecine prédictive serait-elle un marché ?  



 - Y aurait-il un manque de précaution face à la DPNI ? Y a t-il des risques de laisser une société mettre en place un "hyper-dépistage" comme l'évoque ce médecin ?          

             
 - Seulement à quel niveau peut on empêcher la création d'un individu ? Quelles sont les anomalies qui sont considérées comme importantes ?
           


- L'avortement thérapeutique qui a permis le contrôle des contrôle des naissances a eu quelques dérives comme en Chine où le taux de natalité des filles était très faibles car l'Etat privilégiait les garçons entraînant des conséquences abominables sur la population (abandon, infanticide = meurtre de l'enfant après la naissance...)


- Même si les diagnostics ne sont pas obligatoires cela nous amène à nous questionner sur l'importance du fait que l'enfant doit être sain et ne pas présenter d'anomalies. Bien sûr, dans la majorité des cas, cet examen permet de rassurer les parents sur l’état de santé de leur futur enfant ainsi que de prévenir les principaux handicaps d’origine congénitale.

Les pratiques eugénistes que nous vous avons introduites précédemment vont en réalité empiéter sur le sujet suivant qui est le débat que provoque l'eugénisme dans une société notamment l'Affaire Perruche.